Le Grand Bal [version audiodécrite]

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Laetitia Carton (Réalisateur)

C'était il n'y a pas si longtemps, le monde d'avant. Celui des paysans, des musettes de grands-mères. La vie au village était rythmée par les saisons, les festivités d'été entre les moissons et les vendanges. Ce monde simple, rattaché à la terre, est réinventé aujourd'hui par des communautés de passionnés transmettant le goût pour la culture folk à de nouvelles générations. Pendant 7 jours et 8 nuits, les danseurs des Grands Bals de l’Europe prennent des cours de danses traditionnelles la journée et valsent le soir à Gennetines, dans l'Allier. Ce festival attire 2000 danseurs, 500 musiciens pour une quinzaine de bals par jour sur neuf parquets. Il popularise le patrimoine chorégraphique de différentes régions et pays, de l'Irlande à la Bohême. Mazurkas, polkas, cercles circassiens, scottish, bourrées.... On apprend que la pizzica, ou tarentelle, danse italienne de la région des Pouilles, était connue pour exorciser le mal causé par une piqûre de tarentule, mais pratiquée surtout comme une danse de possession. Quel carburant peut bien faire tourner ces danseurs jusqu’à la transe ? Le partage d’un plancher marqué par le tempo des pas qui le frappent ? On danse en ces lieux jusqu'au bout de la nuit et de la semaine, malgré la fatigue. Le film en appelle un autre : «On achève bien les chevaux» (1969) de Sydney Pollack, mais sa symbolique n'est pas la même. L'épuisement est ici positif, joyeux, presque extatique. Il y a bien une récompense mais elle n'est pas financière. Elle est humaine. Sous les tentes, les participants trouvent un havre de paix protégé des crises du monde extérieur. Un espace où quel que soit son âge (mais peut-être pas son niveau !), on peut concevoir le collectif, «l'espoir du nous et de la cité apaisée». «Le Grand Bal» part à la recherche de l’unité, de l'unisson, dans la diversité des visages, des habits, des physiques. Composé de longues séquences où l'on voit les corps n'en former qu'un seul, le film prend le temps d'observer gestuelles et désirs, comme un spectateur au bord de la scène. Laetitia Carton avait déjà cartographié l'expression des corps en 2015 avec «J'avancerai vers toi avec les yeux d'un Sourd». Ce film mettait en scène sa fascination pour la langue des signes et son interprétation corporelle du monde, comme si les Sourds venaient d'un pays imaginaire et lointain. Ici, elle filme le Pays de cocagne des danseurs.

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